Document de Fernand Nakache
Ce document a été adressé par Fernand Nakache à Alain Attlan correspondantde l’AJOC pour la région de Toulouse, dans lequel il explique à ses enfants, l’histoire de ses origines constantinoises. Il ajoute que le père d’Alain (Lucien, Z.A.L.) a été le témoin religieux de son mariage.
Chers enfants,
Comme vous le savez, l’Afrique du Nord (à l’exception du Maroc), a été très longtemps colonisé et donc administré par la Turquie.
En ce qui concerne l’ALGÉRIE, la France y a pris le relais à partir de 1830, démarrage de la colonisation dans ce pays.
Il ne faut donc pas s’étonner que la population juive locale, dont la présence sur place remonte à plusieurs siècles avant JC (donc bien avant toutes les colonisations qu’a connues cette partie du continent africain) ait adopté la langue, les coutumes et les costumes locaux.
C’est pourquoi, juives et juifs d’Algérie étaient vêtus à « la turque ou à l’arabe » et parlaient l’arabe couramment (langue de communication), connaissaient également l’hébreu (mais à un moindre degré, surtout langue sacrée et de la religion, maîtrisée essentiellement par les lettrés religieux).
Sur le document que je vous joins, vous verrez (troisième personne, à gauche, au deuxième rang, avec un Fès sur la tête et une chaîne en or), votre arrière grand-père, le père de ma mère. Il s’appelait : Haï, Ben-Noun GHENASSIA (cordonnier) 23/11/1874-02/09/1942.
Il s’agit là d’un témoignage exceptionnel, qu’un ami m’a envoyé. Pour la petite histoire, cet ami est le fils d’un témoin religieux de notre mariage avec Maman. Votre arrière grand-père, Haï, Ben-Noun (c’est-à-dire le fils de Noun, soit Josué) fait partie des premiers juifs nés automatiquement français après l’application du décret CREMIEUX, qui a accordé la nationalité française aux juifs d’Algérie.
Document et message à conserver afin de conserver le fil de la mémoire….
« La bise.- le Papi ».